dimanche 18 septembre 2011

UN ETE SANS FIGUES-FLEURS

Dans mon village, à la campagne, on ne se soucie guère de l’identité des hôtes de Bensalah ni de la manière dont ils voient la prochaine constitution, l’éclipse de lune est passée inaperçue, la visite de Juppé comme la controverse entre Raouraoua et Ouyahia sur la nationalité du futur entraineur de l’EN ne suscitent aucun intérêt… C’est que Les villageois sont inquiets… ils ne parlent que de la catastrophe subie par les figues-fleurs (bakour), ces gros fruits qui murissent d’habitude dès le 10 juin, et les treilles de vigne qui montent à l’assaut de leurs dalles, cachant les murs non crépis, s’accrochant aux fers des piliers qui attendent une autre aide à l’auto-construction pour être coulés, comme ont été coulés les piliers et la dalle du Rez De Chaussée … En effet, les pluies de mai ont gorgé d’eau les figues et la fournaise de juin les a transformées en petites bouilloires ; elles sont devenues flasques et tombent toutes seules, jonchant le sol sous les arbres. En s’y écrasant, elles éclatent et attirent mouches et moustiques rendant les vergers infréquentables. Les treilles quant à elles, voient leurs feuilles se teinter de rouille et tomber… les grappes de raisin qui promettaient pourtant une récolte exceptionnelle sont elles aussi attaquées et dépérissent très vite. Les attaques sont foudroyantes et la contamination est très rapide. En quelques jours toutes les treilles ont viré d’un beau vert printanier à une rousseur automnale…

Les villageois ne comprennent pas comment, avec notre institut Pasteur, nos grandes écoles d’agriculture, tous nos ITMA et tous nos bureaux communaux de vulgarisation des techniques agricoles mobilisant des milliers de techniciens de la santé animale et florale, on n’a trouvé aucune parade adéquate aux figues-fleurs qui tombent ni aux feuilles de vignes qui roussissent… et l’autre jour, en voyant à la télévision des chinois présenter des vaches « djinnitiquement » modifiées desquelles ils ont réussi à traire du lait de femme, ils se sont sentis frustrés… Comment eux réussissent-ils à créer des vaches-femmes alors que nous, avec tous nos techniciens, nous n’avons rien pu faire, juste pour sauver el bakour et le raisin. Ce qui console nos paysans c’est qu’ils savent que les chinois sont champions en produits de contrefaçon et qu’après avoir crée de parfaites imitations de tout ce que produit l’homme, ils devaient bien un jour arriver à contrefaire des créatures … du Bon Dieu !

Quant aux figues fleurs et au raisin, ils s’en consolent aussi en espérant se rabattre sur les pruneaux et grenades qui promettent profusion et succulence… Si d’ici là la contestation larvée des contestataires décidés à contester ne nous fera pas gouter à des pruneaux et grenades incontestablement moins digestes…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire